Jahmisme

Déclaration en arabe de la secte Muhakkimah de l'Islam primitif, ancêtres des Ibadiyyah, qui a dit, "La Hukma Illa-Lillah", qu'il n'y a de jugement que pour Dieu. C'était le slogan de ceux qui s'opposaient à l'option d'arbitrage d'Ali Ibn Abi Talib avec Muawiyyah pendant la bataille de Siffin - ils croyaient en faisant qu'il allait à l'encontre de ce qu'ils considéraient comme une instruction claire dans le Coran de combattre les rebelles jusqu'à ce qu'ils se repentent. . Ce dicton particulier dépeint l'allégation de la Muhakkimah selon laquelle Ali Ibn Abi Talib ne jugeait pas par le Coran mais gouvernait plutôt par autre chose que ce que Dieu avait révélé. Ils ont basé ce dicton sur le Coran 40:12.

Le jahmisme ou les jahmiyya désigne les disciples de Jahm Ibn Safwân (en) (m. 745[1]), théologien musulman sous la dynastie omeyyade, qui fut le secrétaire de al-Hârith b. Surayj (m. 746)[2]puis le disciple de al-Jad ibn Dirham, qui prêchait la thèse du Coran créé, niait les attributs divins et n'admettait pas que Dieu eût parlé directement à Moïse[3]. Il est mort, comme al-Jad[1], exécuté sur ordre du calife Hichâm[4].

On sait peu de choses de cette école disparue précocement - dès la seconde moitié du Xe siècle[5]. La principale source est constituée par les critiques hanbalites[2],[4],[6]. Leur caractère polémique interdit de les considérer comme absolument fiables, d'autant qu'elles sont toutes postérieures.

Il n'est pas certain que Jahm fût lui-même le fondateur de l'école[7],[4]. Selon Louis Gardet, elle a pu être créée par Bis̲hr b. G̲hiyāt̲h al-Marīsī[8], un murjite. Selon Ibn Hanbal, Jahm était le disciple d'al-Ja'd, mais en réalité on n'a pas de certitude sur la direction dans laquelle s'est exercée l'influence de l'un sur l'autre[4].

  1. a et b (en) I. M. N. Al-Jubouri, Islamic Thought: From Mohammed to September 11, 2001, Xlibris Corporation, (ISBN 978-1-4535-9585-5, lire en ligne), p. 132-134
  2. a et b Eva Janadin, « Histoire du pluralisme théologique en islam de 632 à 750 », sur mutazilisme.fr, (consulté le )
  3. Richard M. Frank, p. 396, note 6
  4. a b c et d Richard M. Frank, p. 396
  5. Richard M. Frank, p. 397
  6. (en-US) Joseph van Ess, « Jahm b. Ṣafwān », sur iranicaonline.org, (consulté le )
  7. Louis Gardet, Études de philosophie et de mystique comparées, Vrin, (ISBN 978-2-7116-0266-7, lire en ligne), p. 98
  8. Louis Gardet, Études de philosophie et de mystique comparées, Vrin, (ISBN 978-2-7116-0266-7, lire en ligne), p. 99

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search